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Postscriptum n°17 - Une démocratie bien peu représentative...l'Italie

Préambule

Ceux qui ont eu, ou auront, l’infinie patience de lire ce site, pourront observer une évidente contradiction entre le contenu de la page EXEUNT OMNES, écrite en 2002, et ce qui va suivre. La raison en est la suivante: tandis qu’à l’époque nous assimilions certaines évolutions des organisations ou des systèmes politiques à des processus pathologiques précédant de peu la mort de ces systèmes, nous sommes arrivés aujourd’hui à la conclusion, qu'au moins dans le cas qui nous occupe ici, on assiste plutôt à l'évolution d'un système vers son aboutissement logique.
Nous pensons même de surcroît, que s'il devait y avoir du pathologique dans cette affaire, il ne concernerait que le peuple, désormais constitué majoritairement de petits bourgeois, que les politiques ont réussi à désorienter, année après année, à coup de propagande incessante, à tel point qu’il est désormais convaincu que 2 + 2 font tout et n'importe quoi, sauf 4. Nous aussi avons souffert de ce syndrome et sommes conscients qu’il est extrêmement difficile de s’en débarrasser.
Certains pourront sans doute continuer à penser que les évolutions décrites dans cette page correspondent à un type de dégénérescence.
Peut être ont-ils raison. Ils devront néanmoins convenir, qu’à la différence des organismes vivants du monde animal pour lesquels la dégénérescence du malade précède la mort, dans le cas des systèmes politiques, même les plus mauvais peuvent jouir d’une excellente santé et se maintenir pendant des siècles, ainsi que l’affirmait un éminent historien.
C’est le peuple qui est malade et qui année après année suit avec discipline la route qui lui est tracée, comme le bétail la voie de l’abattoir ; le régime qui détient le pouvoir, lui, se porte très bien.

Introduction

Nombreux sont ceux qui de nos jours s’interrogent sur la démocratie, en général, et sur le respect des lois et des institutions par les hommes et les femmes qui détiennent le pouvoir, en particulier.

Nous nous proposons dans cette page de nous pencher sur un modèle particulier de démocratie, la démocratie représentative, et d'analyser quel peut être l'aboutissement de ce modèle, au moins dans un cas spécifique et "exemplaire" : l'Italie !

Comme nous soupçonnons ceux qui traitent de ce sujet, soit de ne pas avoir les idées claires, soit de s'attacher à rendre confuses pour leur prochain, des notions qu'ils ont eux mêmes trop bien comprises, nous allons tenter d’illustrer notre propos de la façon la plus simple possible.

Démocratie directe et démocratie indirecte

Dans le monde occidental, on parle souvent de démocratie, terme derrière lequel se cachent et se mêlent bien des notions, interprétations et souvent une sorte de confusion plus ou moins entretenue par des personnes auxquelles la simplicité et la clarté semblent faire peur.

En simplifiant, en simplifiant énormément (et nous sommes forcés de le faire), on peut dire qu’il existe deux types de démocraties : la démocratie directe, dans laquelle le peuple exerce le pouvoir directement et la démocratie représentative dans laquelle le peuple délègue son propre pouvoir à des personnes qui le représentent.

L’Athènes de Périclès est l’exemple le plus cité de démocratie directe. Bien qu’on puisse objecter que les femmes, les esclaves et les étrangers n’avaient aucun pouvoir à l’époque, on doit aussi reconnaître qu’un pourcentage élevé de personnes participaient alors à l’exercice du pouvoir, et dans une proportion incomparablement supérieure (de quelques milliers de fois sans doute) à celle que l’on observe dans d’autres formes de démocraties.

Dans la démocratie représentative, le pouvoir est exercé par des personnes communément qualifiées d’hommes ou de femmes politiques (les « Politiques » dans la suite). Ces « Politiques » ont soit été élus, soit jouissent d’une dimension ou d’un poids important dans la vie politique du pays : comptons par exemple parmi ces derniers, tous ceux qui, ayant des rôles importants dans les organisations politiques, ont le pouvoir d’influencer le choix des candidats se présentant à une élection.

Dans la suite, nous ne nous intéresserons qu’à la démocratie représentative et à la façon dont ce système semble fonctionner dans un pays comme L’ITALIE !

Appareil politique et Apparratchicks

Evacuons d’entrée de jeu une évidence fondée sur l’expérience, et constatons en toute bonne foi que les candidatures spontanées présentées par des citoyens agissant en dehors des organisations politiques sont de nos jours extrêmement rares, et pratiquement nulles les chances d’être effectivement élu pour quelqu’un qui se présenterait de cette façon.

Dans la quasi-totalité des cas, les candidats sont désignés au terme de tractations savantes entre différents courants d’un même parti, représentés eux-mêmes par des « ténors » politiques ayant un pouvoir d’influence sur le choix final.

Par exemple, au-delà même du petit exercice de style qui consiste à organiser des « primaires » sur la base desquelles les citoyens qui y participent sont invités à choisir parmi une liste restreinte de candidats pré-sélectionnés et co-optés, celui qui sera présenté par un parti, on discute actuellement beaucoup en Italie sur le fait qu’il faudrait élargir le nombre de co-optateurs, trop étroit dans le système actuel, pour assurer un choix démocratique ; une façon comme une autre de faire croire abusivement que la démocratie serait dégénérée, lorsqu’un candidat est pré-sélectionné par dix personnes, tandis qu’elle vivrait sa renaissance, si le chiffre de co-optateurs passait à mille (waouh, ça c’est d 'l’a vraie démocratie mon couillon !).

Ces nuances subtiles sont assez ridicules. Mieux vaudrait reconnaître l’évidence :

Les candidats ne sont jamais désignés par la « volonté populaire » ; ils sont toujours choisis par des « personnes qui comptent » au sein des partis, par des fonctionnaires des structures partisanes qui forment, pour ainsi dire, la crème du monde politique.

Ensuite les électeurs sont appelés à voter, mais le plus souvent ils le font en parfaite méconnaissance et ignorance de ce que valent vraiment les candidats qu’on leur présente après co-optation : ils se déterminent généralement par rapport à un parti (parfois en procédant plutôt par élimination que par choix), sur la base d’une certaine notoriété, de recommandations promises ou faites ou de traditions familiales solides ; rarement parce qu’ils se reconnaissent vraiment dans le candidat de tel ou tel parti. C’est ainsi par exemple que certains électeurs « traditionalistes » votent encore aujourd’hui parfois pour des « socialistes » qui n’ont plus de socialistes que le nom, un peu comme une mère de famille choisirait une marque de purée de tomates précise, parce que sa « Manman » à elle a toujours pris celle-là, et que le logo de la conserve n’a pas changé, bien que le contenu soit désormais plus proche de la pâtée pour chien que de la savoureuse sauce tomate d’antan.

La « grande hypothèse »

Rien n’étant jamais ni bon ni mauvais dans l’absolu en politique, rien ne permet de dire non plus que le processus de co-optation est bon ou mauvais en soi. Sans doute faudrait-il simplement pouvoir le comparer à d’autres formes de candidatures, meilleures en théorie et possibles dans la pratique, et les auteurs de cette page, reconnaissent n’avoir aucune critique à faire sur le sujet et rien à proposer de mieux que ce qui existe actuellement.

Il existe néanmoins un principe fondateur à la base du système de démocratie représentative, ou si on veut une hypothèse, que l’on pourrait appeler “la grande hypothèse”: c’est que pour que tout cela fonctionne, il faut implicitement que les Politiques agissent et veuillent toujours agir dans l’intérêt du peuple, et que leurs décisions reflètent vraiment la « volonté populaire ». A supposer bien sûr que ce que nous appelons le peuple sache toujours reconnaître où est son intérêt, affirmation qu’il est beau et juste de croire, mais qui ne serait vraiment valable, que si les citoyens étaient mûrs politiquement et parfaitement informés...

Mais cette “grande hypothèse” peut cacher un raisonnement assez rigide conduisant à concevoir le système politique comme un structure statique et immuable, réfractaire à toute évolution, contrairement au monde dans lequel il s’inscrit, en somme. Comme si les théories de Darwin ne pouvaient franchir certaines frontières intellectuelles…Car on sait depuis longtemps que rien ne se maintient dans la nature, si les conditions favorables à ce maintien ne sont pas réunies.

Or, pour simplifier encore un peu, tout en restant fidèle à l’essentiel, on constate que dans le monde animal tout repose sur le binôme action-sanction ; le mot « sanction » signifiant ici, non pas seulement « punition », mais aussi « récompense ».


L’exemple Italien

En Italie et même au-delà, la constitution italienne est considérée par beaucoup comme une des meilleures du monde, ce que nous pensons aussi nous-mêmes. Elle est à la base du système politique italien et fonde en particulier tout le système judiciaire, qui s’occupe principalement, non pas tellement de récompenses, mais de punitions, c’est à dire des peines que doit subir un citoyen qui ne respecterait pas les lois.

Supposons maintenant qu’un élu ne respecte pas la “grande hypothèse”, que nous dit la constitution italienne ? RIEN !

  • Devrait-elle contenir des dispositions à ce sujet ? Enoncer les sanctions applicables à un élu qui ne ferait pas les intérêts du peuple ? Prévoir un organe susceptible de juger et condamner cet élu dans de tels cas ? Nous en doutons.
  • Existe-t-il d’autres constitutions de type représentatif qui obligeraient ceux qui exercent le pouvoir à respecter la “grande hypothèse” ? Pas à notre connaissance.

Comment d’ailleurs cela pourrait-il être possible ? Comment un texte constitutionnel pourrait-il en effet énumérer des cas dans lesquels il faudrait considérer qu’un Politique ne fait pas l’intérêt de son pays, si par ailleurs il respecte les lois générales ? Sur quoi pourrait-on en juger vraiment ? Il semble évident que la Constitution ne peut pas répondre à ce besoin, ni prévoir des institutions en charge d’y répondre.

En d’autres termes, dans la démocratie représentative, l’élu peut parfaitement agir contre l’intérêt de la collectivité, tout en respectant les lois, sans aucune crainte d’être sanctionné.

On pourrait bien sûr nous rétorquer, d’une part, qu’il existe des règles implicites ou explicites et surtout des principes moraux universels qui limitent beaucoup l’arbitraire d’un homme politique, et d’autre part, que dans la démocratie représentative les citoyens disposent d’un pouvoir de sanction via leur vote.

Nous allons examiner dans la suite comment ces principes et ces règles fonctionnent en pratique, mais disons tout de suite que si on peut considérer tout ce qui n’est pas interdit comme autorisé en général, dans le monde politique c’est un autre principe beaucoup moins présentable qui s’applique : à savoir que tout ce que la loi ne punit pas est licite.

Et la loi punit très peu, voire pas du tout, le Politique qui piétinerait les règles, les principes et la morale. Pour deux raisons toutes simples:

  • La première c’est que la constitution ne prévoit rien dans ce domaine et ne peut rien prévoir ;
  • La deuxième c’est que ce sont précisément les Parlementaires qui font les lois, et les juges sont subordonnés à ces lois et en charge de les faire appliquer.

Par conséquent tout ce qui fait l’objet d’affirmation de principes non suivis d’effets (c'est-à-dire de sanctions en cas de non respect), en bien comme en mal, ne vaut rien.

Il peut sembler étrange que dans une démocratie représentative, une personne qui vole quelques kilos de pommes puisse risquer de perdre sa liberté et son honneur, tandis que des Politiques qui détruisent un pays entier peuvent continuer leur oeuvre en toute liberté, en exigeant par-dessus le marché de porter le titre d’« onorevoli ».

Cependant il s’agit d’un principe intrinsèque à la nature même des démocraties représentatives, pour ainsi dire inscrit dans leur ADN, et ceux qui adhèrent à ce système doivent accepter nécessairement que les choses puissent se passer ainsi.

Certains pourront observer pourtant que dans certaines périodes historiques, de nombreux Politiques ont démontré, et parfois démontrent encore, qu’il connaissent et savent respecter des principes, des règles et une certaine morale. Mais dans le cas qui nous occupe, cela ne dérive pas tant de la nature intrinsèque des systèmes représentatifs, que de la période historique, des coutumes et du poids que la société civile arrivait, et arrive encore parfois, à exercer sur le monde Politique.

On peut donc considérer une société qui respecte la « grande hypothèse » comme une société en équilibre instable, dans laquelle rien ne garantit la pérennité de cet équilibre dans le temps.

Mais si tel est le cas, et si nous acceptons de considérer le moment où le monde politique respecte la « grande hypothèse » comme une période d’équilibre instable, à quoi alors correspondrait ce qu’il faudrait appeler la forme aboutie et définitive d’un système de démocratie représentative ?


Evolution naturelle de la démocratie représentative

Nous ne pensons pas qu’un « Politique » soit par nature meilleur ou pire que n’importe qui d’autre ; nous cherchons simplement à comprendre quels changements, quelles évolutions les institutions démocratiques représentatives peuvent subir avec le temps et « par la force des choses ».

Nous avons souligné précédemment que rien au niveau constitutionnel ne prévoit des organismes ou institutions capables d’infliger des sanctions punitives aux Politiques qui ne feraient pas l’intérêt du peuple, ou à l’inverse d’offrir une récompense à ceux d’entre eux qui se comporteraient correctement. Ceci ne signifie pas bien sûr qu’un homme politique soit toujours exempté de toute sanction dans l’absolu. Mais disons que les pouvoirs de sanctions aujourd’hui se révèlent bien limités.

Le premier souvent cité est le droit de vote. Mais même si on considère en général que l’électeur possède par son vote un pouvoir de sanction vis-à-vis du Politique, on voit bien que cette affirmation pour être juste supposerait, d’une part, que les citoyens puissent suivre assidûment la vie politique, et d’autre part, qu’ils disposent de moyens d’information leur permettant de connaître à fond les élus et les partis que ces derniers représentent, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

En pratique, il est impossible à un citoyen ordinaire, compte tenu des autres charges et préoccupations auxquelles il est soumis par ailleurs, surtout par les temps qui courent, de s’occuper vraiment de politique. De plus on doit bien constater qu’à part quelques rares et inefficaces exceptions, il n’existe pas aujourd’hui d’organe d’information capable de fournir aux citoyens une information complète et leur permettant d’exercer leur droit de vote en toute connaissance de cause.

Au terme d’un demi-siècle de vie, nous pouvons conclure non seulement que ce type d’information n’est pas disponible pour le citoyen, mais qu’en plus il n’existe aucune structure susceptible de satisfaire une telle exigence.
Pour ne donner qu’un exemple, combien de fois les citoyens lambdas n’ont ils pas vus émerger au bout de plusieurs années des affaires ou des secrets d’Etat, quand leurs contenus n’avaient à vrai dire plus grand intérêt, et qui se sont avérés avoir été en leur temps amplement connus – et jalousement dissimulés - par les milieux « autorisés à être informés ».

On pourrait nous rétorquer alors qu’il y a d’autres formes de « pouvoir de sanction » à la main des citoyens : par exemple en Italie la possibilité donnée par la Constitution de promouvoir des référendums d’initiative populaire. Mais là encore, désolés, un exposé plus détaillé permettrait de montrer à quel point il s’agit aujourd’hui de jouets fragiles mis entre les mains des Politiques, sauf situation de tsunamis exceptionnels. De plus, si un référendum abrogeait une loi particulièrement odieuse, le parlement pourrait en toute liberté voter une loi encore bien plus odieuse en toute légalité, comme cela fut le cas pour la loi sur le financement des partis en Italie.

Constatons en outre l’extraordinaire longévité de certains hommes politiques, en particulier en Italie, dont certains ont pour ainsi dire « élu domicile » au Parlement ou dans divers organismes publics, depuis plus de quarante ans.

Comment croire que ces Mathusalem de la politique ne finissent pas par développer un esprit de caste et par se convaincre année après année qu’ils exercent, plus qu’un mandat, une authentique profession qu’on ne peut leur retirer ! Cette observation de simple bon sens est d’ailleurs largement confirmée par les faits et par les Politiques qui souvent se définissent eux-mêmes comme des “professionnels” de la politique.

Or qui dit esprit de caste ou profession, dit aussi intérêts communs partagés par tous ces professionnels, à défendre collectivement et solidairement, indépendamment des idéaux, idées et programmes que présentent les différentes formations politiques.

Notre expérience pluri-décennale indique que cette situation existe désormais en Italie depuis des décennies. Citons quelques exemples :

1) Exemple 1 : La Constitution italienne, comme bien d’autres constitutions, prévoyait pour les hommes politiques emberlificotés dans les mailles de la loi, que leur chambre d’appartenance soit la seule autorisée à permettre aux juges de soumettre un parlementaire à un procès (Art 68 autorizzazione a procedere).
En 1993, cette règle fut supprimée à cause de la pluie, voire du torrent de scandales et d’affaires qui s’abattit sur le pays (épisode Manipulite) et substituée par une loi prévoyant seulement l’autorisation d'arrêt*. NB : dans une version précédente nous avons indiqué à tort qu'une modification importante de cette loi avait eu lieu ensuite en 2003, ce qui n’est pas vrai. Reste que les variations apportées à l’article 68 dans le temps ont été de pure forme dans les faits : le parlement italien toutes origines politiques confondues utilise ses prérogatives pour empêcher la justice de poursuivre les parlementaires ayant des comptes à rendre.

L’objectif initial théorique de cette disposition constitutionnelle, indépendamment de ces variantes, était à l’origine la protection des minorités potentiellement menacées par le “fumus persecutionis”. Et bien dans la pratique, ce genre d’autorisation est systématiquement refusé par le Parlement italien, signe certain d’une substantielle et très forte solidarité transversale entre élus, solidarité qui transcende de très loin toutes les formations politiques.

2) Exemple 2 : Il y a quelque temps, un juge téméraire italien se permit de lancer des enquêtes visant des hommes politiques, majoritairement de “gauche” (c’est ainsi qu’ils se font appeler de nos jours), mais pas seulement.

La réaction du monde politique fut unanime : enquêtes parlementaires, inspections et en conclusion rétrogradation du juge, qui finit par être opportunément transféré. Un autre juge se permit aussi de procéder à des enquêtes impliquant non seulement des politiques, mais aussi une belle brochette de représentants des différentes élites italiennes. Ces excellents personnages s’étaient consacrés à l’utilisation de substantiels fonds européens. De nos jours encore, les italiens ignorent où sont passés plusieurs milliards d’euros en provenance de ces fonds et dans quelles poches ils ont fini. Dans ce cas aussi, la réaction des politiques et des élites italiennes fut unanime : enquêtes parlementaires, inspections, rétrogradation et transfert du juge trop curieux. Mais pour ôter toute envie d’exploiter « l’émotion » dans cette affaire, on s’attacha en outre à remettre à leur place quelques autres juges, qui appelés à juger le comportement de leur collègue, avaient eu l’affront de le considérer comme « non coupable ».

Très original et exemplaire fut dans ces circonstances le comportement de l’Union Européenne, d’habitude si réactive quand des intérêts financiers importants sont en jeu, ou que des Etats menacent d’élever des barrières au sacro-saint principe du libre échange universel :

En novembre 2007 dans la suite des cette affaire, une petite délégation italienne, à laquelle participait un célèbre comique italien prénommé Beppe Grillo, se rendit à Strasbourg pour exposer à un parterre de fonctionnaires et parlementaires européens invités pour l’occasion, un petit florilège des maux dont souffre l’Italie, et leur expliquer combien il était imprudent et irresponsable de verser à ce pays des fonds européens, si l’on ne prenait pas le soin d’en vérifier la destination et l’usage exact et si l’on ne s’assurait pas qu’ils servaient bien les intérêts des citoyens du pays concerné.

La plupart des lecteurs qui nous lisent sont sans doute, tout comme nous, de fervents défenseurs de la cause européenne, et pensent à ce titre que les parlementaire européens présents dans la salle, une fois de retour à leur poste, ont aussitôt levé une alerte, exigé des explications, demandé des enquêtes, au minimum des explications aux dirigeants italiens.

Et bien il n’en fut rien : disons qu’en fait, ils ont repris leurs travaux habituels, sans plus de questions, après s’être payés un petit spectacle sympathique et divertissant offert par Monsieur Grillo.

Il s’agissait quand même de la perte et de la dissipation de plusieurs milliards d’euros avalés par un insondable trou noir. Mais voilà, cette fois, les parlementaires et fonctionnaires européens devaient s’occuper, non pas des intérêts financiers supranationaux d’éminents et illustres personnages, mais simplement des intérêts de misérables petits contribuables européens.

Si encore il s’était agi de défendre les intérêts de citoyens non européens, là d’accord ! Mais franchement quel culot de demander à l’élite européenne qu’elle agisse en faveur des intérêts de ses sujets ? Quelles prétentions ridicules et inappropriées !

3) Exemple 3 : Récemment le Parlement italien a été convoqué en congrès pour élire deux juges, un à la Cour constitutionnelle et l’autre au Conseil Supérieur de la Magistrature. Les détails sont disponibles sur: http://www.adnkronos.com/IGN/News/Politica/Giustizia-accordo-raggiunto-Mattarella-alla-Consulta-Albertoni-al-Csm_312510749561.html
Pour ce type d’élections la Constitution, opportunément modifiée par une série de lois constitutionnelles prévoit des quorums très élevés, afin de garantir l’élection d’une personnalité “super partes”, c'est-à-dire au dessus des parties. Dans les faits, le Parlement a fini par élire deux titulaires, au terme de discussions qui ont abouti à un accord fructueux : l’un représentant la soi-disante droite et l’autre la soi-disante gauche.

Si l’esprit de la Constitution avait une existence propre, on pourrait dire que nous avons assisté ce jour là à ses funérailles, car de toute évidence, il ne s’est pas agi de l’élection de personnalités « super partes », mais d’un partage convenu de fauteuils entre « professionnels » : chacun le sien.

Ces agissements sont-ils légitimes ? Certainement puisque rien ne punit cette façon de procéder. Disons donc que si l’esprit de la Constitution est mort, la Constitution, elle, garde toute sa santé ! Reconnaissons néanmoins que l’esprit de la Constitution fait partie des aspirations d’un peuple, tandis que la Constitution n’est qu’un instrument mis entre les mains de ceux qui ont le pouvoir de l’utiliser selon leur bon vouloir, en toute légalité. Mais se prévaloir de l’esprit de la constitution pour affirmer que des Politiques n’auraient pas respecté la constitution serait un non sens, étant donné que tout ce qui n’est pas écrit explicitement dans la constitution n’existe pas. Et les aspirations des gens, si elles ne sont pas transcrites dans des textes, relèvent simplement d’idées vagues et générales, auxquelles il est impossible de se référer comme s’il s’agissait d’ordonnances ou de prescriptions obligatoires.

On n’arriverait sans doute pas à de tels résultats dans une association de commerçants, où l’on a parfois vraiment besoin d’élire des personnes au-dessus des parties, ce dont le Parlement italien semble de son côté pouvoir tout à fait se passer.

4) Exemple 4 : L’union Européenne et les institutions financières internationales réclament à grands cris que l’Italie fasse des économies en se défaisant du fardeau du patrimoine public ; c’est à dire en vendant à des privés ce qui reste du patrimoine national aux italiens.
Tous ceux qui exigent cela savent bien quelles sont les procédures habituellement appliquées par l’Etat italien dans ces circonstances jusqu’à présent, et savent donc aussi parfaitement ce qu’il adviendrait, si les italiens se voyaient priver de ces derniers biens qui sont encore les leurs. Petit exemple :
Il y a quelque temps, l’Etat italien, pour engranger de la trésorerie, a mis en vente divers biens publics, évalués à quelques 21 Milliards d’euros. Cependant, pensant qu’il était excessif de demander une telle somme, les gouvernants décidèrent qu’ils n’allaient en demander que 16 Milliards. Compte tenu ensuite des conditions draconiennes imposées par les acheteurs, en grande partie étrangers, l’Etat italien dut se mettre sur le dos diverses dépenses qui finirent par réduire le gain à quelques 4 Milliards d’euros.
L’histoire pourrait se terminer ainsi, mais en fait, sur la base des conditions négociées dans le contrat, l’Etat dut aussi par la suite racheter une partie des biens que les acheteurs refusèrent finalement (des biens invendables peut être) et (cerise sur le gâteau), réinstalla des services ou institutions publiques dans une partie des immeubles vendus, pour lesquels il paie des loyers annuels de quelques 300 millions d’euros et prend en charge de façon tout à fait inhabituelle les coûts de maintenance exceptionnels. Jugez donc quelle belle affaire les gouvernants italiens ont fait réaliser à leur peuple ! Et imaginez donc la belle brochette de corbeaux perchés au dessus de l’Italie en ce moment et attendant avec impatience que l’élite italienne achève sa mission et finisse de liquider les 1800 milliards d’euros de patrimoine public qui restent encore aux italiens aujourd’hui, dans la liesse générale et avec la sainte bénédiction de l’union européenne et des organismes financiers internationaux.

Il est évident qu’il s’agit là aussi de combines extrêmement juteuses décidées entre copains, c'est-à-dire entre « adversaires politiques », pour le plus grand bien du peuple, que l’on tient scrupuleusement dans l’ignorance de pareilles affaires par ailleurs. Nous-mêmes n’avons d’ailleurs reçues ces informations que par hasard, en suivant un débat télévisé, pendant lequel les Politiques présents, confrontés à ces « monstruosités », on fait preuve d’un grand calme et d’une sereine indifférence. Le tout ayant finalement été archivé dans la rubrique des chiens écrasés, et comme tel étant destiné à être rapidement oublié.

Et nous pourrions poursuivre la liste des exemples à l’infini, en évoquant les affaires de financement des partis ou de la presse, les scandales variés concernant les indemnités parlementaires, les retraites « ultra-babys » que s’accordent les parlementaires italiens de droite comme de gauche (sort of…), du simple fait d’avoir posé leur vénérable postérieur, ne serait ce qu’un jour, sur un fauteuil du Parlement, quand le lambda commun devra cotiser bientôt 50 ans pour pouvoir prétendre à une misère, le gaspillage d’argent public en toute légalité, les privilèges auto-accordés en toute légalité, les auto-acquittements en toute légalité, à l’occasion d’ailleurs en salissant la réputation de quiconque oserait lever des objections contre ses agissements, et dans certaines régions les distributions de subventions, pensions et emplois fictifs sur la base de critères purement électoralistes, pratiquement en toute légalité.

A noter sur ce point que dans la première version de cette page, nous avons indiqué qu'il ne nous semblait pas nécessaire de décrire le processus historique qui a conduit la démocratie italienne à son actuel degré de splendeur. Nous devons confesser maintenant aux lecteurs de langue française que cette opinion était surtout dictée par le fait qu'il nous est impossible de décrire ce processus de façon détaillée et correcte, et par un manque cruel de temps. Nous pensons cependant qu’il serait très intéressant pour des personnes férues de sociologie, et disposant de banques de données ad hoc, de se consacrer à une telle étude, dont la portée dépasserait d'ailleurs les frontières italiennes.

Si par contre un natif italien tombait sur ce site par hasard, il comprendrait ce que nous avançons sans besoin d’explications détaillées, car les italiens vivent cette évolution depuis longtemps, et pour ainsi dire dans leur chair.

Le résultat certain c’est que de nos jours, la classe politique italienne se comporte comme une association assez originale de commerçants, qui en plus des droits ordinaires dont jouit toute association, dispose du droit d’édicter les lois qui lui sont le plus favorables. On peut donc dire que d’une situation assez ancienne de « jemenfoutisme » primitif et de corruption relativement bien dissimulés, nous sommes passés progressivement en 40 ans à une situation, dans laquelle, le monde politique n’éprouve même plus le besoin de cacher ses agissements et peut se permettre de tout faire au grand jour, comme si ces comportements faisaient partie d’une « idélologie » et d’une éthique consolidées et propres à un régime représentatif.

Or, d’après nous, ceux qui voient en cela un processus de dégradation démocratique se trompent : il faut au contraire considérer une telle situation, au moins du point de vue de ceux qui exercent – et non pas subissent le pouvoir - comme un optimum vers lequel tend naturellement tout système de démocratie représentative, non pas à cause d’une quelconque forme de malignité, mais à cause de ce qui fait l’essence même du système représentatif, et des lois de la nature qui sont inéluctables et finissent toujours tôt ou tard par être respectées.

Cette évolution naturelle de la démocratie représentative italienne vers son plus haut degré d’achèvement et de perfection peut être inscrite à l’actif de la classe politique italienne, qui, la première au monde, a su démontrer de façon éclatante quel peut être le dernier degré et le degré le plus stable et le plus accompli de la démocratie représentative !

Mais surtout, n’allons pas croire que les choses sont différentes ailleurs. Disons plutôt que, même s’il y reste encore du chemin à faire avant d’arriver à la perfection italienne, on peut néanmoins y observer déjà bien des progrès dans de nombreux domaines.

“Des gens peu évolués et qui dans ces choses là accusent un grave retard”, comme dirait le conte Attilio, illustre personnage du roman Les Fiancés de Manzoni, cité dans notre bibliographie.

Certes ils accusent du retard, mais ne désespérons pas, eux aussi se donnent du mal pour “progresser”.


La stratégie des bambous …

Il serait cependant superficiel de s’arrêter à l’idée que l’élite italienne se résume uniquement dans sa classe politique ou que cette classe politique agit pour son compte propre et de manière autonome par rapport à la multitude d’autres centres de pouvoirs existants dans le pays.

Pour comprendre la stratégie de l’élite italienne, il faut penser aux bambous et au mal que se donnent les jardiniers pour se libérer de leurs racines traçantes et envahissantes, au point que certains en arrivent à épancher leur douleur sur les forums de jardinage.

Et bien, à l’instar des tiges de bambous, qui ne sont que la forme visible de cette plante, la classe politique n’est rien d’autre que la couche superficielle d’un système de pouvoirs plongeant de profondes racines au coeur du pays. Banques et institutions financières, syndicats, potentats et baronnies locaux, centres de pouvoirs proches de la mafia, n’dranghetta et autres associations peu recommandables, administrateurs d’organismes publics, fonctionnaires relevant de catégories qui bénéficient de solides et intangibles privilèges, etc, etc, etc …Sans compter des centaines de milliers de personnes (peut être des millions) propriétaires d’appartements rachetés pour une bouchée de pain à l’Etat, ou d'autres encore bénéficiant de pensions, subventions, et emplois fictifs, etc, etc..., le tout en échange de prestations clientélaires offertes aux politiciens et petit « seigneurs » locaux. On doit de plus mentionner que cette tendance des politiques à se constituer en corporation a été largement reproduite par des catégories de personnes œuvrant dans le secteur public, au point qu’on peut se demander si dans certains de ces secteurs il existe encore aujourd’hui des personnes au service du public plutôt qu’au service de leurs propres intérêts ou des intérêts des corporations auxquelles elles appartiennent.

Toute cette masse de personnes et de centres de pouvoir constituent ou appuient une sorte de super-caste qui domine le pays.

Aussi, lorsque vous entendez d’illustres personnages italiens appeler à des changements radicaux, pensez simplement qu’ils ne font que distribuer des sucreries au public pour le tenir tranquille. Personne en Italie ne peut changer cet état de choses de l’intérieur du système, et celui qui ayant une quelconque autorité entreprendrait de le faire réellement, finirait par être expulsé et dégradé, comme un corps étranger nocif au fonctionnement du système, parce que – et il faut le souligner à nouveau – si la Constitution ne prévoit aucune sanction à l’endroit d’un Politique qui ne fait pas l’intérêt du pays, les sanctions existent au contraire et sont rapidement mises en œuvre contre tous ceux qui oseraient ne pas se mettre au service des intérêts de la Caste.

Inutile de dire par conséquent que tous ceux qui se réclament de la Constitution soutiennent peut-être sans le savoir que rien ne doit changer, étant donné que la Constitution, ne prévoyant aucune sanction à l’encontre des auteurs de ce type d’évolution, ne pouvait que conduire le pays là où il se trouve aujourd’hui. C’est dans ce cas précisément que l’on pourrait parler de pathologies, car parmi ces promoteurs de la Constitution, beaucoup sont cultivés et intelligents, mais ne se rendent pas compte qu’ils ne font ainsi qu’obéir à la propagande et au lavage de cerveau, dont on matraque la population, pour la maintenir dans l'illusion qu'il serait possible de changer les choses de l’intérieur du système.

Mais puisque nous avons déjà dit plus haut que ce type de situation n’est pas imputable à une Constitution donnée, mais à la nature même de la démocratie représentative, on pourrait se demander par ailleurs si d’autres formes de démocraties pourraient donner de meilleurs résultats.

Malheureusement, si l’on se réfère à nouveau à « elle », à la grande démocratie directe athénienne, force est de constater la mort dans l’âme, qu’après sa période de splendeur, elle s’acheva bien misérablement. On pourrait même ajouter que, tandis que la démocratie à l’italienne doit être considérée comme le perfectionnement final de la démocratie représentative et que comme telle elle peut durer et perdurer encore des années et mêmes des décennies, modulo quelques évolutions superficielles, l’ultime étape de la démocratie directe athénienne fut au contraire un authentique suicide, suivi d’effets rapides irréversibles.


Viva la Revolucion ! …

Il existe aujourd’hui des personnes au look original et qui voulant précipiter les choses, déferlent parfois par vague dans les rues pour tout changer, tout chambouler, n’hésitant pas à user de violence pour faire triompher leur soi-disant idéal révolutionnaire. Il s’agit là des classiques démolisseurs de vitrines, portant cagoule et foulard et qui se révèlent être de précieux auxiliaires du pouvoir : quoi de plus utile en effet que ces agités pour convaincre le peuple que le mal (le pouvoir en place) vaut mieux que le pire (les révolutionnaires) ?

Qu’est ce qu’un vrai révolutionnaire alors ?

Et bien nous croyons personnellement qu’il en existe vraiment en Italie: il s’agit de personnes pacifiques, amies de l’ordre, d’aspect affable, humain, disons mêmes de bonnes pâtes : pour se convaincre que de telles personnes ont une vraie charge révolutionnaire, il suffit de lire leurs œuvres, par exemple, pour ne pas les citer, celles de deux journalistes italiens nommés Stella et Rizzo.

Quand des Politiques exposent leurs thèses et leurs propositions, le citoyen moyen ne peut assimiler ce genre de bavardage qu’à un fastidieux bruit de fond, impossible à confondre avec la masse impressionnante de données que fournissent les livres de Stella et Rizzo.

A notre connaissance la caste politique a su opposer à ces deux journalistes l’argument le plus redoutable qui soit : l’absence de contre argumentation, comptant bien sur le fait que les lecteurs finiront par se fatiguer de s’indigner sans fin à la lecture de ces ouvrages, et retourneront sagement à leurs occupations quotidiennes.

Peut-être les élites font-elles là un bon calcul, mais nous pensons qu’un jour ou l’autre la graine plantée finira par germer.


Politique et anti-politique

Il est amusant d’observer que parfois les professionnels de la politique qualifient d’anti-politique tout ce qui constitue une critique globale de la classe politique actuelle.

Un des meilleurs représentants de cette manière de faire de l’anti-politique en Italie est précisément le célèbre comique cité plus haut du nom de Grillo. Or, lorsqu’on analyse en détail les écrits de ce comique, on découvre qu’à la différence des bavardages obscurs de nombreux politiques les thèmes traités par ce comique sont à 99% des cas, des thèmes dignes d’être traités et qui concernent étroitement la Polis, au sens de vie de la Cité, la communauté des citoyens.

Parfois, nous ne partageons pas les solutions qu’il propose, mais ce dont il parle ne pourrait pas être plus “politique”. Alors qui sont dans les faits les vrais antipolitiques, Grillo ou ses détracteurs ?

De ce point de vue d’ailleurs, une attitude fort originale a été celle de certains représentants de la gauche bien pensante (sort of…), lesquels ont avancé l’idée que les critiques exprimées contre toute la classe politique feraient partie d’un plan excogité par certains milieux financiers, afin de porter au pouvoir un fantomatique cavalier blanc, et en quelque sorte un Mussolini soft.

Mais si l’on voulait être plus simple, peut-être faudrait-il juste reconnaître que si les politiques se comportaient différemment, il n’y aurait ni critiques radicales, ni hypothèses de complots ou de cavalier blanc.

Mais encore une fois les politiques auraient-ils pu se comporter différemment ? Nous en doutons, étant donné que les lois inexorables de la nature les auraient portés là où ils se trouvent aujourd’hui.

La souris ne peut pas résister à un succulent morceau de fromage, surtout lorsque c’est elle qui est en charge de disposer les pièges.


Conclusion : Vive les jeunes !

Au terme de ce long écrit, nous nous sommes demandés pourquoi des journalistes et des personnes de haut niveau intellectuel, après avoir exposé de façon admirable, toute la matière que nous nous sommes contentés de traiter légèrement, semblent avoir éprouvé l’horreur du vide à l’idée d’accomplir le dernier pas, et de conclure que ce que vit l’Italie aujourd’hui représente le stade ultime et le plus accompli de ce qu’on appelle la démocratie représentative.

Nous pensons pourtant que les conclusions auxquelles nous aboutissons ne sont pas dangereuses. Elles le seraient sûrement si nous avions la témérité ou la prétention de proposer à tout prix des solutions postiches peu convaincantes, y compris à nos yeux. Ce qui n’est pas le cas.

Bien sûr, la situation actuelle ne nous fait pas plaisir, mais même si nous ne sommes plus convaincus que cette structure politique soit “la pire que l’on puisse imaginer, à part toutes les autres”, pour reprendre un mot de Churchill sur la démocratie en générale, nous restons convaincus que tout changer ne sert à rien, si l’on n’est pas raisonnablement sûr du résultat.

Cette responsabilité revient aux nouvelles générations, en qui nous avons une grande confiance, et sur qui nous comptons pour inventer ces solutions que notre génération n’a pas su ou pu trouver.

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