Nous ne pouvons que regretter le peu de documents existants en
langue française (signalés en bleu dans la suite). Mais traduire
de l’italien la masse de documents vers lesquels nous renvoyons
ici était au-delà de nos moyens.
Dans ce qui suit, les paragraphes concernés de la page de
référence sont marqués en rouge.
Sur la Constitution de la
république italienne, citée dans « L’exemple italien ».
Nous citons un document en français
ci-dessous en indiquant cependant qu’il s’agit d’un texte ne
contenant pas les différentes modifications que nous mentionnons
dans la page de référence: Constitution italienne (Français) - (senato.it)
Evolution naturelle de la
démocratie représentative
Exemple 1 :
Pour l’autorisation de poursuite (autorizzazione a procedere),
voir l’article 68 dans le lien suivant dans ses versions initiales
(1946 / 1947) : La nascita della Costituzione - Articolo 68
(nascitacostituzione.it)
Cette disposition a été transformée, par une loi constitutionnelle
datant de 1993, en « autorisation d’arrêt d’un membre du
Parlement» («autorizzazione all’arresto »), laquelle prévoit qu’il
est impossible de poursuivre quelqu’un qui agit dans l’exercice de
ses fonctions: La nascita della Costituzione - Articolo 68
(nascitacostituzione.it) e SERVIZIO STUDI (camera.it)
Une loi ordinaire a précisé par la suite les modalités
d'application de cette disposition : L 140/2003 (parlamento.it)
Cette dernière loi, bien que cassée pour certains de ses articles
par la suite, reste en grande partie applicable, mais a un contenu
trop hermétique pour les non juristes que nous sommes ; nous avons
donc décidé de ne la mentionner qu’avec circonspection.
Pour ce qui est de la loi de 1993 citée plus haut, elle est très
ambiguë à nos yeux et a d'ailleurs donné lieu à d'innombrables
débats. Qui décide en effet si un député a agi dans l’exercice de
ses fonctions ou pas? Le juge ou le parlement? Au total, entre la
loi d’origine, ce texte et certaines modalités d'application qui
ont suivi en 2003, il n’y a pas eu en pratique de modification
significative sur le fond du texte d'origine, à travers ses mises
à jour successives.
Sur ce sujet enfin, voir aussi : http://www.ilfattoquotidiano.it/2011/07/20/papa-il-si-allarresto-dopo-27-anni-lultima-volta-nel-1984/146753/
Selon cet article, depuis 27 ans, le parlement italien n’aurait
jamais accordé « d’autorisation d’arrêt ». Même s’il s’agit d’une
information à vérifier, tous les sites que nous avons consultés
s'accordent de toutes façons sur le caractère exceptionnel de
pareilles autorisations.
Exemple 2 :
Il s’agit des affaires dites Forleo et De Magistris. Il suffit de
taper ces noms sur internet pour obtenir une documentation
abondante sur ces affaires. Nous nous bornerons ici à citer des
documents concernant « l’ action » de la communauté européenne:
http://www.youtube.com/watch?v=ym8e3WeNrZA&feature=gv
La dénonciation des faits et gestes de l’élite italienne dans
cette affaire de détournement de fonds européens est claire et
exemplaire ; mais la pratique veut que ce type de dénonciations,
insignifiantes pour les élites, finisse aux oubliettes. Dès qu'on
aborde ce genre de sujet, les «intéressés» noient très rapidement
le poisson, en soulevant des problèmes qui n’ont rien à voir,
parce que se concentrer sur le seul fait digne d’intérêt - à
savoir le vol effronté et le brigandage de fonds destinés à des
citoyens, et non à l’enrichissement d’une élite hypercorrompue –
ce fait ne présente visiblement aucune importance pour les élites.
Exemple 3
Pour ce qui est de l’élection des juges du conseil supérieur de la
magistrature, il faut se référer à l’article 104 de la
constitution italienne, et à l’article 135 pour l’élection des
juges de la cour constitutionnelle (Constitution italienne (Français) - (senato.it)).
Ces articles ne précisent cependant pas quelle doit être la
majorité requise pour l’élection des juges.
Le quorum nécessaire pour l’élection des juges de la cour
constitutionnelle a été établi par une loi constitutionnelle: Wikizero - Giudici della Corte costituzionale
della Repubblica Italiana
Le quorum nécessaire pour l’élection des juges du conseil
supérieur de la magistrature a été établi par une loi de 1958 (art
22) révisée en 2002 : LEGGE 24 marzo 1958, n. 195 - Normattiva
Nous avons aussi trouvé à ce stade un article qui conforte
abondamment nos thèses : http://www.corriere.it/editoriali/11_ottobre_07/dellaloggia-costituzione-voto-csm_a1d3b23c-f0a5-11e0-a040-589a4a257983.shtml
Si on lit bien cet article, il ne s’est pas agi de trahir la
constitution, mais seulement l’esprit de la constitution, hélas.
C’est toujours pour nous un réconfort de trouver des auteurs
respectables qui expriment des avis proches des nôtres.
Exemple 4 : (liquidation des
biens publics)
L’histoire de la dévastation des biens publics italiens est
beaucoup plus ancienne que ce que nous pensions.
Il faut reconnaître que les biens de l’Etat ont toujours été mal
gérés, sauf cas, non seulement exceptionnels, mais aussi très mal
vus de la « supercaste » dont nous avons parlé. Les biens publics
sont considérés par certains syndicats comme des forteresses
protégeant leur pouvoir. Pour la caste, les biens publics sont des
possessions mises à sa disposition pour placer des milliers
d’individus, amis, parents ou pistonnés.
Même à un niveau plus « populaire » les immeubles loués à très bas
coût, ne sont pas vraiment vus par leurs locataires comme des
biens publics, mais plutôt comme des sortes de sinécures à leur
entière disposition ad vitam aeternam. Personne ne se soucie du
fait que les biens publics ne devraient pas être mis à la
disposition de gens fortunés ou pistonnés, mais au contraire en
tant que propriété du peuple, devraient être gérés dans l’intérêt
de la communauté des citoyens.
La gestion des biens publics a donné plusieurs fois lieu à des
scandales retentissants et tandis que l’attention des citoyens
était occupée par les affaires judiciaires, des personnes lestes
et sans scrupules arrivaient systématiquement, avec la complicité
d’organismes publics, à « privatiser » ces biens, parfois pour une
bouchée de pain et parfois même pour rien.
Si on se réfère à l’immense scandale « Manipulite », nous
reportons ci-dessous quelques liens qui donnent une idée de la
grande braderie organisée par la Caste italienne dans les années
1990 à 2000 :
http://www.blitzquotidiano.it/economia/privatizzazioni-opa-giacalone-libero-917073/
Opa sull'Italia - Davide Giacalone
http://www.societacivile.it/focus/articoli_focus/mani_pulite.html
Même si les auteurs adoptent un ton plutôt polémique dans
certains de ces articles, les doutes sont globalement impossibles
sur le fond, quant au problème de la « braderie » des biens
publics.
Maintenant, la crise aidant et les multiples scandales survenus
depuis une vingtaine d’années se succédant, les acheteurs a zéro
capitaux vivent un nouvel âge d’or avec des perspectives tout
aussi fantastiques pour eux qu’elles sont dramatiques pour
l’Italie.
Voici un lien très instructif :
http://www.rai.tv/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-a382876f-a3af-4fb0-bc4e-f6cff9c17b8d.html
La partie qui nous intéresse se situe à 1h42 du début de
l’émission.
Le lien suivant est encore plus intéressant et quand on lit
l’article attentivement, il est bien difficile de trouver des
innocents dans cette sale histoire:
http://www.unioneinquilini.it/index.php?id=1437
On peut trouver aussi un article
en français, aseptisé mais raisonnable sur le
lien : Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?
- Telos (telos-eu.com). Bien sûr il y est fait abstraction
des « errements » (hélas bien connus !) propres au milieu italien.
Au total, l’histoire édifiante des privatisations démontre que
non seulement les italiens n’y ont rien gagné, mais qu’en plus le
résultat de certaines privatisations a été parfois d’augmenter la
dette publique. En bref : le patrimoine public italien a toujours
été géré au service d’intérêts privés, de groupes de pouvoir
parfois en odeur de mafia, et de citoyens jouant de privilèges de
toutes sortes ; et à l’occasion de chaque crise une partie
significative de ces biens publics est bradée de façon honteuse au
profit de ces mêmes groupes, qui ont toujours usé de ces biens
comme d’un garde manger. Et ces « cessions » se produisent dans la
liesse générale, sous l’impulsion de la communauté européenne et
avec la sainte bénédiction de la finance internationale qui, en ce
moment, démontre un respect solide et ô combien justifié pour le
gouvernement technique récemment porté au pouvoir en Italie
(novembre 2011).
Bien entendu, les même politiciens qui se chamaillent sur les
tréteaux du théâtre de la politique, travaillent ensuite la main
dans la main quand il s’agit de « gérer » les biens publics dans
une admirable unité d’action en se distribuant mutuellement places
et prébendes, selon un scénario établi depuis les années quarante
et qui se perfectionne toujours davantage au profit bien sûr…de la
« démocratie »….
VIVA LA REVOLUCION
Sur les deux auteurs que nous avons cités :
http://it.wikipedia.org/wiki/Gian_Antonio_Stella
http://it.wikipedia.org/wiki/Sergio_Rizzo
Il nous semble que ces deux auteurs accordent une confiance
prudente à Mario Monti, actuel président du conseil italien. De
notre côté nous partageons plutôt l’avis de A. Manzoni, célèbre
romancier italien cité dans notre bibliographie, quand il fait
dire avec beaucoup d’humour à l’un de ses personnages : « Mais
comment les pauvres feraient-ils donc, si les riches
disparaissaient ? »
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