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Postscriptum n°19 - La démocratie achevée : une ébauche d'analyse et quelques propositions |
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Préambule Dans les chapitres précédents, nous avons non seulement évité avec constance de proposer des solutions, mais encore nous avons cherché le plus possible à nous limiter à une exposition des faits sans chercher à les analyser et à en rechercher les causes profondes. Dans cette page, en abandonnant pour un temps notre ligne de conduite, nous chercherons d’abord à livrer une interprétation rudimentaire de la situation politique, ou plutôt, de l’évidente irresponsabilité des classes dirigeantes. Dans un second temps, nous nous permettrons d’avancer des solutions, même si nous sommes convaincus qu’il ne pourra s’agir que de solutions purement théoriques. Et nous expliquerons pour quelles raisons elles ne peuvent être qu’inapplicables. Nous devons cependant rappeler ici, qu’une grande partie de ce que nous écrivons dans cette page, prend sa source, point par point, dans ce que nous avons écrit il y a maintenant onze ans (http://eirene.free.fr/picvert/souffrance.htm), mais comme disaient les latins, “repetita juvant”.
Les rapports entre le peuple et le pouvoir : le peuple sert le pouvoir et le pouvoir n'a aucun scrupule à se faire servirNous pensons qu’en Italie, et probablement aussi dans d’autres contrées, la phase la plus stable de la démocratie représentative n’est rien d’autre qu’une forme d’oligarchie dans laquelle les classes au pouvoir, négligeant les intérêts des citoyens, finissent par ne s’occuper presque plus que de leurs propres intérêts ; mais nous pouvons ajouter à ce tableau un élément qui joue – à nos yeux - un rôle d’accélérateur à cette évolution anti-démocratique. La place de la petite bourgeoisie en ItalieLa Petite bourgeoisie italienne est de très loin la classe la plus nombreuse dans ce pays et l’on peut affirmer qu’elle représente désormais la majorité absolue de la population italienne. Or, cette classe si nombreuse, dans laquelle un fort
pourcentage est composé de solides travailleurs, qui, en
tant que tels, contribuent de façon déterminante et
efficace à l’effort productif du pays, n’a, dans le
domaine politique, aucun poids et aucune représentation. Et les petits bourgeois, nous direz-vous ? Loin de respecter leur classe d’appartenance et d’en être fiers, ils refusent au contraire de se reconnaître dans cette classe, qu’eux mêmes déclarent mépriser haut et fort, ayant été d’ailleurs éduqués en partie à cela dès les bancs de l’école. Nous sommes donc en présence d’une situation proche de celle de la bourgeoisie française à la veille de la révolution avec une différence essentielle qui est que la bourgeoisie de l’époque était consciente qu’elle était tout, bien qu’exclue du pouvoir, tandis que la petite bourgeoisie contemporaine s’auto-méprise, et tout en valant beaucoup, sans pour autant être tout, elle se compte pour zéro. Nous ne croyons pas qu’il puisse exister un seul pouvoir sur toute la surface de la terre, et même dans l’univers, qui soit prêt à se mettre au service d’un peuple, non seulement considéré en grande partie comme méprisable, mais par dessus le marché aussi ignorant de son état et ne se reconnaissant pas dans sa propre classe d’appartenance, qu’il méprise lui même. Cela a toujours été un motif de surprise de constater comment d’authentiques scélérats, corrompus et bourrés aux as, puissent se considérer, quand ils se font prendre la main dans le sac, comme des persécutés, victimes de complots infâmes et jetés en pâture à la populace, tels des boucs émissaires. Il est sans doute trop simple de penser que ces individus mentent effrontément tout en étant conscients de leur malhonnêteté. Nous avançons quant à nous l’hypothèse, qu’en fait, beaucoup de ces personnes se considèrent vraiment comme globalement honnêtes et pensent simplement respecter une éthique qui leur est propre, dans la mesure où le seul reproche qu’on puisse leur faire n’est que de dérober des êtres universellement reconnus comme minables. Personne n’imaginerait accuser un gentilhomme d’assassinat pour avoir tordu le cou à une poule bonne pour le pot. Mais peut être cette comparaison n’est elle pas si valable, la volaille n'étant sans doute pas autant méprisée de nos jours qu’un petit bourgeois. Comme nous le disions il y a plus de onze ans maintenant, cette clé de lecture toute simple, une fois intégrée, permet de comprendre, ou de décoder, bien des difficultés, voire des souffrances, subies par le peuple aujourd’hui. Il n’existe pas en Italie, dans la situation actuelle, la plus petite lueur d’espoir de voir un jour le peuple se faire respecter par les classes au pouvoir, s’il ne commence pas par se respecter lui-même, et c’est pour cela que, abstraction faite d’autres difficultés, nous ne pouvons considérer les solutions proposées dans la seconde partie de cette page que comme purement théoriques. Les mesures à prendre en prioritéDans la suite, sans prétendre offrir une solution
globale, nous fournirons des suggestions qui ne se basent
pas du tout sur des théories générales, mais qui ne sont
valables à nos yeux que dans une situation contingente et
n’auraient donc aucun sens dans un régime authentiquement
démocratique. A cela, ils ajoutent un codicille, sur la base duquel ils seront aussi les seuls à décider s’ils doivent ou non subir les conséquences de leurs éventuelles malversations. Il existe théoriquement un équilibre hypothétique des pouvoirs, mais à cause du principe des vases communicants, cet équilibre apparaît comme de plus en plus hypothétique, et il faut donc sortir de ce cadre. Il serait donc souhaitable que les émoluments, les codes de conduite et les sanctions (basées sur un recueil solide d’informations), soient établis, pour les hommes politiques et les hauts fonctionnaires, par un organisme, qui devant être éloigné des mécanismes actuels, ne pourrait être formé que par des membres tirés au sort parmi les citoyens du pays (sur la base de critères raisonnables). Les représentants de cet organisme devant avoir un mandat suffisamment court pour décourager d’éventuels corrupteurs. Cet organisme ne pourrait opérer si d’évidentes complications administratives empêchaient ses membres d’acquérir les informations nécessaire à son fonctionnement ; ce qui fait que cet organisme devrait détenir un pouvoir de sanction direct et non contestable envers d’éventuels obstructionnistes. Ces suggestions pourraient sembler absurdes à certains, mais il faudrait alors nous expliquer ce qui au contraire ne l’est pas dans la situation actuelle. Ceci dit, même dans l’hypothèse où le peuple se réveillerait du profond coma dans lequel il est tenu, il s’agit de solutions théoriques pour deux autres bonnes raisons :
PS: Nous avons effectué des recherches sur internet pour éviter, nous pauvres ignorants, de donner une définition toute personnelle du terme “petite bourgeoisie”. Nous devons confesser que si nous avons fait au début les plus grands efforts pour comprendre quelle était la définition canonique et universellement adoptée, en avançant dans nos recherches, nous avons fini par nous amuser beaucoup en constatant à quel point la confusion régnait parmi les “professionnels”. Aussi, parmi tant de définitions souvent contradictoires entre elles, nous avons décidé d’adopter celle qui définit la petite bourgeoisie comme la partie inférieure de ce que l’on appelle les “classes moyennes”. Pour finir, nous sommes heureux de constater qu’il existe au moins un livre dont les thèses, bien que différentes des nôtres sur plusieurs points, se démarquent de la pensée idéologique dominante officielle (politiquement correcte), selon laquelle la petite bourgeoisie n’est que de la m....et considèrent cette classe comme un élément indispensable au fonctionnement d'une vraie démocratie. Nous avouons humblement qu’avant de connaître les thèses de l’auteur cité ci-dessous, nous souffrions d’un très gros syndrome de solitude. Voir: Il faut sauver le petit-bourgeois, par Jacques de Saint-Victor coll. La condition humaine, éd. PUF, 2009, 174 p. |
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