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Postscriptum n° 1 : de la mauvaise interprétation de la Loi de Parkinson

Certains lecteurs pourraient considérer que le contenu de ce site est en contradiction avec une des lois formulées par le professeur C. Northcote Parkinson dans les années 50 (1958).

Cette loi établit que le travail s'étend de telle sorte qu'il occupe in fine le temps mis à disposition pour sa réalisation ("work expands to fill the time available for its completion”).

Une interprétation erronée de la Loi de Parkinson

L'illustration généralement donnée de cette loi est que si une tâche peut être achevée en une journée et que l'on vous donne une semaine entière pour la mener à terme, vous aurez tendance en pratique à employer toute la semaine pour la réaliser.

C'est cette interprétation que retiennent la plupart des conseillers en gestion du temps pour considérer que la meilleure façon d'optimiser l'organisation du travail consiste à planifier un maximum de tâches sur le temps le plus court possible. Et c'est sur la base de cette interprétation que certains managers - en croyant bien faire - fixent des objectifs de délais “agressifs” à leurs équipes, pour aboutir dans les cas pathologiques aux gaspillages que nous avons recensés.

En fait, la loi de Parkinson s'applique à tous les cas où une organisation s'étend (expands) au point d'utiliser la totalité du temps qui est mis à sa disposition. Elle couvre donc aussi les situations dans lesquelles un manager, ayant à sa disposition une équipe de 10 personnes pour faire le travail de 5 personnes, crée ce qu'il faut de désordre dans l'organisation pour assurer que 10 personnes soient effectivement occupées à plein temps.

Les projets pathologiques : au-delà du principe “parkinsonien”

Dans les processus pathologiques on assiste en quelque sorte à une exacerbation de la loi de Parkinson qui peut paradoxalement dériver d'une interprétation erronée de cette loi.

En effet, dans ces situations, le manager commencera d'abord par créer le désordre en utilisant les équipes à disposition au-delà du raisonnable ou de façon incohérente ; ce faisant, il atteindra la limite des ressources à disposition ; mais ensuite, pour assurer la survie du projet et pallier les médiocres résultats obtenus, il sera non seulement contraint d'employer du personnel supplémentaire en interne mais aussi de faire appel à des ressources externes additionnelles qui viendront s'ajouter à la mêlée générale (intérimaires, prestataires externes, ou consultants chèrement payés...). Une fois le cercle vicieux enclenché, les processus pathologiques s'autoalimentent, comme nous avons tenté de le montrer dans les pages qui précèdent.  

Conclusion

La loi de Parkinson établit qu'une organisation s'étend et grossit au point d'arriver à occuper le temps et les ressources à sa disposition. Notre site s'intéresse aux cas pathologiques qui vont au-delà même de ce principe physique. Il n'est donc pas en contradiction avec cette loi.

Notes : quelques lois de Parkinson :
Work expands to fill the time available for its completion.
Expenditure rises to meet income.
Expansion means complexity, and complexity decay.
Policies designed to increase production increase employment; policies designed to increase employment do everything but.

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